M6 recherchait des universitaires pour le documentaire qui suivait la première diffusion de la nouvelle série « Peplum ». La production souhaitait un apport scientifique de spécialistes de l’époque romaine, historiens et latinistes. Sabine Lefebvre a accepté de participer considérant qu’il est du rôle des chercheurs de partager leurs connaissances : « J’ai toujours été très sensible au fait qu’il ne faut pas rester dans sa tour d’ivoire, mais qu’il est nécessaire de parler au grand public de notre travail. »
Au-delà, ces documentaires peuvent aussi servir de référence pour les cours, quel que soit le niveau d’études. En tant que professeur d’histoire, Sabine Lefebvre pense tout à fait envisageable d’utiliser des extraits de la série Péplum pour illustrer certains de ses cours. En effet, il peut être opportun de comparer certains passages avec ce que l’on imagine aujourd’hui du mode de vie des Romains.
« Il est important pour nous d’apprendre aux étudiants à lire des images, à les comparer, à les décrypter, ce sont des choses qui peuvent être utiles pour l’avenir. Les images sont des supports pédagogiques pour un certain nombre d’enseignements », explique-t-elle.
Participer à une émission grand public permet aussi une visibilité pour l’université de Bourgogne, mentionnée à l’écran dans la présentation de Sabine Lefebvre. Elle souligne que cette reconnaissance rejaillit également sur son équipe et sur le travail des historiens de manière générale.
Offrir de nouvelles clés de lecture aux téléspectateurs
La télévision permet de traiter l’histoire de manière amusante, sans pour autant négliger le sérieux nécessaire à toute discipline scientifique. Les émissions de vulgarisation scientifique peuvent contribuer à montrer que l’histoire n’a rien d’ennuyeux ou de poussiéreux : « On peut parler des faits historiques de manière claire, dynamique… Utiliser un vocabulaire qui n’est pas nécessairement pompeux ou académique, on peut faire de l’histoire en s’amusant », ajoute-t-elle.
Avec les renvois systématiques à la société du 21e siècle et la comparaison avec ce qui caractérise nos modes de vie, Sabine Lefebvre avait à cœur de démontrer que le monde romain n’était finalement pas si éloigné du notre, malgré des différences notables. Certaines attitudes ou sentiments sont humains avant d’être spécifique à une époque.
Notre vision de la société romaine est encore aujourd’hui déformée par certains poncifs : le statut des esclaves, les orgies, les gladiateurs… Mais grâce au travail des historiens et au partage de leurs connaissances sur le sujet avec le grand public, les faits passés peuvent être rétablis dans leur vérité historique. Cette émission aura finalement permis de fournir de nouvelles clés de lecture aux téléspectateurs.
Fiche professionnelle et travaux de recherche de Sabine Lefebvre
Site web du laboratoire ArTeHis