Si les insectes ne disposent pas du même système immunitaire que les vertébrés leur permettant d’être vaccinés contre les parasites, ils sont néanmoins capables de moduler leur réponse immunitaire en fonction des parasites qu’ils ont rencontré. Chez le ténébrion meunier, un insecte coléoptère, l’expérience d’une femelle avec les microbes de son environnement peut être transmise à sa descendance qui bénéficie alors d’une meilleure immunocompétence. Un tel effet maternel a probablement évolué de la persistance de certains microbes dans le milieu de l’insecte d’une génération à l’autre. Par conséquent, la protection immunitaire maternelle dont bénéficie la descendance devrait être spécifique de ces parasites. C’est ce que montrent les résultats d’une étude menée par l’équipe écologie évolutive du laboratoire Biogéosciences (CNRS/Université Bourgogne-Franche Comté à Dijon) à paraître dans le prochain numéro de PLoS Pathogens.
Les microbes comptent parmi les nombreux agents pathogènes qui ont modelé le système immunitaire des insectes au cours de l’évolution. Ces deniers, ont la capacité de produire de nombreux peptides antimicrobiens dont le spectre d’activité peut être plus ou moins sélectif vis-à-vis de diverses bactéries ou champignons. Suite à une infection microbienne, les femelles du ténébrion meunier produisent des œufs qui présentent une grande activité antimicrobienne.
Les chercheurs ont ici montré que, quel que soit le microbe utilisé pour infecter les femelles du ténébrion meunier, l’activité antimicrobienne retrouvée dans les œufs de ces dernières est uniquement active contre les bactéries à Gram positif. Par contre, l’infection des femelles par des champignons ou des levures se traduit rarement par une augmentation d’activité antimicrobienne dans leurs œufs. L’analyse protéique des composés à l’origine de cette activité antimicrobienne a révélé la présence d’un peptide antibactérien, une défensine (la ténécine 1), dont le spectre d’activité semble exclusivement dirigé contre les bactéries à Gram positif.
Ainsi le transfert d’activité antibactérienne dans les œufs chez le ténébrion meunier pourrait avoir évolué en conséquence de la persistance de bactéries entomopathogènes à Gram positif entre les générations de l’insecte.
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