« La Bourgogne est bel et bien le berceau des enjeux du XXIème siècle, du Climat au Numérique, thématiques par ailleurs largement représentées dans les laboratoires de recherche de l’Université de Bourgogne. » : pouvez-vous expliciter cette phrase ?
T. Sliwa : Jetez un œil à la couverture de Sciences&Avenir de juin 2014. Parmi les dix noms ayant changé le monde, deux Bourguignons : Fourier et Navier ! Joseph Fourier est né à Auxerre en 1768 et y a reçu les bases de sa formation scientifique. Son nom est lié à l’équation de la chaleur, à la compréhension de l’effet de serre, aux formules d’isolation des bâtiments, à des outils mathématiques visant à analyser nombre de phénomènes physiques…
Fourier est aussi le premier à mentionner le fait que l’industrie humaine puisse influer sur le climat. Navier, né à Dijon en 1785, est lui à l’origine des équations de la mécanique des fluides, nécessaires aux prédictions météo. Parmi d’autres grands Bourguignons, il y a Buffon aux origines des Sciences de la Terre ou encore la famille Carnot dont sera issu le père de la thermodynamique, science indispensable aux machines thermiques.
Aujourd’hui, l’uB est la meilleure université française au classement de Leiden catégorie « Sciences de la Terre et de l’Environnement ». En ce qui concerne le numérique, dont l’héritage des outils de Fourier est au cœur, des télécoms à l’IRM en passant par le multimédia (cf. aussi le Prix Bull-Fourier), citons le laboratoire d’électronique et informatique de l’image (Le2i), fortement présent à Dijon, Le Creusot, Chalon-sur-Saône et Auxerre.
Pourquoi une exposition sur Joseph Fourier ?
Bien que nombre d’ouvrages, auxquels participent des Hawking, Stewart ou Villani, mentionnent ses contributions et héritages en bonne place au panthéon des sciences, et que nombre d’entreprises s’y réfèrent, il est peu connu du grand public. Sa dimension humaniste, scientifique au service de l’utilité publique ou permettant que pour la première fois une femme scientifique ait accès à l’Académie des Sciences, l’est encore moins.
En outre, l’Université Joseph Fourier étant à Grenoble, on en finit par oublier son origine et parcours bourguignons. L’unique statue qui lui rendait hommage, en l’occurrence en sa ville natale, fut détruite durant la deuxième guerre mondiale, avant que sa figure ne s’efface peu à peu des mémoires régionales. Le CCSTI de Bourgogne a tenté d’y remédier, d’une part en lançant une souscription et d’autre part en créant, en partenariat avec l’UB, un « espace » éponyme.
Quelles sont vos recherches actuelles et le lien avec J. Fourier ?
Mes recherches s’insèrent au sein du pôle Auxerre-Dijon du Le2i intitulé « Instrumentation et Traitement du Signal », dont j’assure la codirection. Les applications sont scientifiques, industrielles et médicales. L’héritage, et même l’actualité des outils de Fourier en ces domaines, est omniprésent, comme en en témoigne le « Fourier Award » décerné par l’IEEE, plus importante association professionnelle internationale œuvrant pour l’avancement des technologies. N’oublions pas au passage que l’imagerie, via l’observation satellitaire ou la thermographie aérienne, est un outil précieux aussi bien pour l’observation climatique que la lutte contre les déperditions énergétiques dans les bâtiments.
Enfin, sur le plan privé, les questions liées à l’environnement ne me sont pas indifférentes, comme en témoigne ma participation au bureau fondateur des « Rencontres Auxerroises du Développement Durable ».
– Conférence-débat : « Vivre ensemble le changement climatique : du constat à l’action », le 24 novembre dans l’amphithéâtre Aristote (Dijon)
– Le site du laboratoire laboratoire Electronique, Informatique et Image (LE2i)laboratoire Electronique, Informatique et Image (LE2i)
– L’uB s’engage pour la COP21 : découvrez nos événements
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