En tant que climatologue, vous avez participé à cette journée grand public. Vous pouvez nous en dire plus ?
Il y avait une séance de l’Experimentarium qui était organisée au Centre des Sciences du Goût et de l’Alimentation le 31 mai. Dans le même temps, se déroulait l’événement « 1000 initiatives pour le climat » dans le cadre des négociations internationales qui sont en cours. Lionel Maillot nous a alors contactés pour nous proposer de rencontrer les publics afin de parler des enjeux environnementaux actuels.
Nous avions donc un stand pour accueillir les gens. Nous avons pu leur parler de nos recherches, mais également des grands enjeux qui nous dépassent largement, qui sont ceux du changement climatique et de la manière d’y remédier.
Pensez-vous qu’il faille développer ce type d’actions pour sensibiliser les gens aux problématiques de climat ?
On se rend compte qu’ils sont majoritairement avertis, par contre ils n’ont pas toujours des idées très précises sur le changement climatique, notamment son impact et ses causes. A savoir si cela est causé par les activités humaines ou non. C’est notre mission de « service public » en tant que chercheurs de rendre compte des avancées de nos recherches, de rencontrer les gens et les alerter sur certains phénomènes. On le fait de différentes manières et assez régulièrement par des conférences, des portes-ouvertes. On est assez souvent sollicités, cette année d’autant plus avec la COP 21 (21e conférence des parties, où pourrait être signé un accord sur le climat) qui aura lieu à Paris en fin d’année.
Quel est l’état actuel de vos recherches ?
Ici, nous sommes une équipe de 10 chercheurs spécialisés dans les climats régionaux. Nous faisons très peu d’études à l’échelle globale, mais nous étudions les répercussions directes du réchauffement climatique en fonction des particularités locales : les reliefs, l’occupation des sols, les activités humaines, etc. Nous cherchons à rapprocher les données globales à l’échelle du vécu des populations sur le terrain.
Nous sommes pleinement en accord avec les conclusions du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) qui explique que les activités humaines ont une incidence majeure sur le réchauffement climatique récent. On voit que cela va se poursuivre et même si nous faisons des efforts importants dès maintenant, le climat continuera à se réchauffer. En fait, nous avons déjà commencé à réchauffer l’atmosphère. Cette chaleur est ensuite transmise à l’océan qui commence à propager ce surplus de chaleur via de grandes cellules de circulation, qui peuvent ensuite mettre plusieurs siècles à s’auto-réguler. Mais ce qu’on ne connait pas, c’est l’ampleur du réchauffement : plutôt +2°c ou plutôt +5°c d’ici 2100… Et ça dépend complètement des choix que nous faisons maintenant.
Pour en savoir plus :
• Centre de Recherche de Climatologie
• COP 21