On connaissait l’existence de neurones miroirs, des neurones actifs lors de l’exécution d’actions ainsi qu’à l’observation de ces mêmes actions. Néanmoins cette propriété du cerveau qui consiste à coupler la perception visuelle au cortex moteur n’avait jamais été testée dans le cadre du remodelage des circuits corticaux. Dans une première expérience les chercheurs ont vérifié la réorganisation des cartes corticales motrices lors de l’immobilisation du bras.
En effet, à l’inverse d’une hyper activité de la main comme c’est le cas chez les musiciens par exemple, une hypoactivité due à l’immobilisation du bras et de la main de courte durée (10h) induisait une réduction de la zone cérébrale motrice responsable de la mobilité manuelle.
Dans une deuxième expérience des sujets immobilisés regardaient des paysages naturels, et d’autres des videos d’actions de préhension manuelle d’objet divers. Alors que l’atrophie de la zone corticale due à l’inactivité restait visible pour le groupe ayant regardé le documentaire, celle-ci disparaissait après l’observation des vidéos montrant des mouvements de la main.
Dans une dernière expérience, les chercheurs ont voulu comparer cette propriété du système miroir à mobiliser le cerveau moteur par la seule perception visuelle avec une méthode bien connue des sportifs qui consiste à s’entrainer mentalement en imaginant les mouvements. Etonnamment, aucune compensation de l’atrophie n’a pu être mise en évidence lorsqu’ au lieu de regarder les vidéos, on imagine les gestes de préhension.
Ces résultats montrent pour la première fois qu’il est possible de modifier l’architecture du cortex moteur par simple observation d’actions. Cette propriété représente une solution thérapeutique très prometteuse pour prévenir sans médicament l’effet de l’inactivité du au vieillissement ou encore restaurer les fonctions cérébrales lésées.